Mardi 9 novembre à Poitiers, l’université, Greenpeace et l'Espace Mendès-France lancent des ateliers inédits. Des étudiants en sciences humaines débattront avec leurs homologues de sciences de la vie et de la terre.

Faire dialoguer des étudiants en génie écologique avec des historiens autour de la place de l'homme dans la nature. Croiser les regards de spécialistes des sciences politiques et ceux de futurs enseignants en sciences de la vie et de la terre, sur le même thème. À l'occasion de la COP26, l'université de Poitiers, l'organisation non gouvernementale Greenpeace et l'Espace Mendès-France se lancent le défi d'un dialogue interdisciplinaire, le 9 novembre. Pas pour la beauté d'un exercice original. Plutôt parce que tous ont l'intime conviction que ces regards croisés peuvent enrichir une réflexion scientifique et sociétale sur l'un des sujets clés de ce début de 21 siècle.

C'est de la redéfinition de la place qu'occupe notre société dans son environnement que dépend notre futur. Ce thème est aussi vraiment central à toutes nos activités et peut se décliner sous différentes approches », explique Yves Caubet, chercheur au laboratoire CNRS d'écologie et biologie des interactions, qui animera ces ateliers avec sa collègue Freddie-Jeanne Richard: « Il peut être abordé du point de vue de l'environnement et de l'écologie mais aussi de l'histoire, de la géographie, de la philosophie, des sciences politiques. » 

« C'est quelque chose qu'on voit très bien dans la façon de gérer des problèmes tels que le changement climatique ou même plus récemment, à une autre échelle, la crise sanitaire. On progresse d'autant plus vite qu'on arrive à croiser une vision interdisciplinaire. Pour la crise sanitaire, on a besoin d'épidémiologistes, de médecins, d'écologistes... Le changement climatique mobilise énormément de ressources intellectuelles, d'une part les spécialistes du Giec mais aussi des personnes qui, d'autre part, réfléchissent par exemple aux blocages au niveau neurobiologique qui nous freinent dans notre perception de ce problème qu'on ne perçoit pas à sa juste dimension. »

Dans la journée, deux ateliers réuniront chacun quarante étudiants. Des parrains de renom les accompagnent:  

  • Le physicien et climatologue Hervé le Treut, par ailleurs membre du Giec et coordinateur du rapport Acclimaterra en Nouvelle-Aquitaine, apporte sa caution au premier.
  • L'anthropologue Gilles Boetsch, directeur de l'observatoire qui suit la création d'une grande muraille verte aux frontières sénégalaises du Sahel, parraine l'autre.

En soirée, à 18h30, une conférence ouverte à un large public permettra de démonter les idées fausses sur l’évolution humaine, liées à une vision anthropocentrique de la nature qui conduit à des décisions catastrophiques face aux changements environnementaux actuels: Conférence de Jean-Renaud Boisserie, DR CNRS, spécialiste de l’histoire évolutive de grands mammifères disparus, leur impact sur leurs écosystèmes fossiles, directeur du laboratoire Paléontologie évolution paléoécosystèmes paléoprimatologie (PALEVOPRIM), UMR CNRS 7262, université de Poitiers.

Table-ronde animée par Freddie-Jeanne Richard et Yves Caubet. Avec Jean-Renaud BoisserieFrançois Chartier, Jerôme GrévyThierry Sauzeau et Jean-Louis Yengué.

Une mobilisation à la hauteur d'un événement « qui se veut pilote ».